Philip Kindred Dick

 

Philip Kindred Dick, un auteur que nous appelons tous comme dans un seul souffle : Philip K. Dick.

Philip Kindred Dick : l'individu, la personne.
Philip K. Dick : l'auteur. Son oeuvre est magistrale.

Des millions de signes écrits comme autant de poussières d'étoiles à l'éclat aveuglant constellant un univers d'une exceptionnelle richesse, intense et captivante, de Loterie Solaire jusqu'à Ubik et plus loin encore.

Exceptionnels, l'individu comme l'auteur.

Exceptionnel, l'auteur, le dire relève du pléonasme.
L'individu, aussi, cela mérite de s'y attarder.

Né en 1928, Philip Kindred Dick nous a quitté en 1982.

Dans l'intervalle, son oeuvre fut - et demeure - si fulgurante qu'il n'eut pas le temps de profiter de son succès. Il est connu comme ayant vécu sans le sou, dans la pauvreté financière, porté par la richesse parfois consumée de son travail d'écrivain acharné, possédé, mû par un bloodshift permanent.

Sur les terres brûlées d'hier, s'épanouieront les champs fertiles de demain.

Le monde de l'au-delà nous l'a pris. Il l'a emporté, sans toutefois nous priver de ce lien solide qui nous laisse le rencontrer dans le monde des semi-vivants. Nous discernons sa silhouette, son aura, quelque part entre ces lignes que nous aimons tant lire et relire, ces lignes qui défilent sans se dissiper au coeur de l'entropie qui s'emploie à flétrir les pages de ses livres, entre ces couvertures mytiques régulièrement rajeunies, qui nous recouvrent tous de génération en génération.
L'entropie nous a pris Philip Kindred Dick en 1982. Nous en sommes-nous seulement rendu compte.

Il nous reste Philip K. Dick, l'immortel, le voyageur, le zappeur de mondes. Rien ne peut nous le prendre. Quelque chose à été rogné, dévoré sans pitié, mais le talent, la force, l'unicité flamboyante a préservé ce qui pour nous, lecteurs héritiers, demeure l'essentiel. Nous méritions et méritons sans doute de connaître Philip K. Dick.

Quant à Philip Kindred Dick, le connaître appartenait à d'autres. Il fut entouré au fil de bonheurs éternels par des amis fidèles, compagnons de sa quête immortelle.

On l'appelle Philip K. Dick, mais peut-être n'est-ce pas là son nom.
Il est.
Il sera toujours.