L’invisibilité selon O.led

L’intérêt porté au sujet de l’invisibilité depuis 2001 ne tarit pas. Flo, Mexicain, Predator, « l’homme invisible », jah_man, Adri et Cdric, chacun à leur tour, l’ont soutenu avec des arguments qui ont ouvert des pistes de réflexion constructives.
Je n’ai pas oublié ce sujet entretenu par les internautes. Et aujourd’hui, j’en retire une nouvelle piste qui puise également dans l’actualité scientifique, comme le ferait tout auteur de science-fiction, « historien du présent ».

Je me suis fourvoyé d’une certaine façon dans mon article sur l’invisibilité en 2001, reposant sur le principe des lentilles gravitationnelles dont je souhaitais alors aborder l’idée. Certes, parler d’invisibilité, mais également des effets de la gravitation sur la lumière (dont les particules sont les photons). En 2004, « l’homme invisible » a démontré les limites de cette approche et, finalement, son excentricité.

Je vais donc m’efforcer aujourd’hui de recentrer mon propos en ce sens, cinq ans plus tard, en replaçant le sujet de l’invisibilité dans un cadre technologique cohérent et pragmatique. Dès 2002, Flo avait donné le ton : « J'avais pensé que l'on pourrait plus simplement utiliser les propriétés de réfraction de certains matériaux ... ». Simplicité et propriétés des matériaux, voilà qui remettait les pendules à l’heure de notre temps.
Les fondations sont posées. Je fais un nouvel essai.

Pour rendre, disons un homme, invisible, ce serait bien de disposer de quelque chose comme le « morpho-givre » dans la série Invisible man. Et si l’on pouvait se revêtir d’une sorte de combinaison d’invisibilité ? Un vêtement fait d’un tissu très spécial, de quelques millimètres d’épaisseur seulement, pour habiller l’homme qu’il serait censé rendre invisible au regard des autres. Un habit qui ne serait pas plus visible que l’homme qui le porterait.

Cet habit devrait être souple, confortable et résistant. Composé de plusieurs couches de matériaux aux propriétés étonnantes :

  1. Une première couche, en surface, émettant de la lumière, une matrice lumineuse reconstruisant une image, l’image même de ce que l’observateur (vous peut-être) verrait derrière l’homme invisible si celui-ci laissait totalement la lumière le traverser sans lui faire obstacle.
  2. Une deuxième couche, en dessous de la première, captant la lumière, une matrice photosensible prenant l’empreinte d’une image, l’image notamment de ce qui se trouverait derrière l’homme invisible et matériellement occulté à la vue de l’observateur, afin que la première couche reconstruise cette image (de l’autre côté) et la restitue à l’observateur.
  3. Une troisième couche, en dessous des deux premières, abritant le réseau numérique destiné à assurer les échanges d’information (des images) et son traitement afin de reconstruire et projeter l’image sur la première couche.

La première et la deuxième couche seraient activées alternativement l’une et l’autre afin que chaque pixel de la première couche participe à la reconstruction d’image pendant une période de temps très courte, puis, à la période suivante, laisse passer la lumière afin que celle-ci parvienne jusqu’à la cellule sensible de la deuxième couche, juste en dessous de la première, et l’imprègne de son empreinte.
On peut même imaginer une autre couche, entre la matrice photosensible et la matrice numérique, qui utiliserait la technologie des cellules photovoltaïques afin de recevoir la lumière (environ un tiers de période) et de la convertir en énergie électrique alimentant le système.

L’essai s’arrête là. Dans la réalité d’un tel (re)vêtement d’invisibilité, la structure de ces matériaux serait vraisemblablement plus complexe.
Mais le plus intéressant est à venir...
Car la technologie rendant possible la conception et la fabrication de la première couche, la matrice lumineuse, existe !

Il s’agit des « diodes électroluminescentes organiques ». En anglais : « Organic Light Emitting Diodes (Oled) ».
La revue Science et Vie a consacré un article dans son n° 1058 de novembre 2005, rubrique « Fondamental », page 110, « Electro-luminescence », « Les diodes Oled s'apprêtent à révolutionner l'éclairage ».
En guise de conclusion, voici la retranscription de courts extraits :
« Flexibles, translucides, résistantes ... cent fois plus minces qu'un cheveu ... fabriquées à partir de molécules dites "organiques", c'est à dire dont la chimie est basée sur un squelette de carbone et d'hydrogène ... des plastiques ! ... Les Oled se présentent ... sous la forme de films de 1 [ou 2] mm d'épaisseur ... une succession de couches organiques parcourues par un courant électrique ... [Leur secret :] piéger des électrons libres pour qu'ils émettent de la lumière ... »

O.led, alias Neocobalt, le samedi 21 janvier 2006.

Lire les réactions des internautes...