Pourquoi je considère que la dystopie, dans les oeuvres de fiction et particulièrement en SF, submerge l'utopie ?

Pour éclairer ce choix partisan, je ferai une brève évocation de la théorie du chaos.

Que nous enseigne cette dernière ?

Quand des entités formant une population d'agents interagissent, il peut résulter chaos ou ordre.

Quel parti choisir ?

Sans nul doute, une région instable de transition, entre ordre et désordre, entre stabilité et chaos, en un mot enfin : la vie.

C'est peut-être par un tel jeu de dominos que notre univers est né, comme le proposent les théories en vogue de l'inflaton.

Ne pourrait-il en être le cas pour les univers fictifs ?

Dystopie et utopie...

La vie, la création, oscille entre deux états de stabilité - instabilité.

L'utopie est belle « sur le papier » mais dans les « faits » elle n'est que sclérose figée, elle n'est que mort. C'est pourquoi la dystopie est le terreau idéal pour dénoncer l'utopie, les travers et les méfaits engendrés par la sclérose utopique.

Doutant de traiter un jour d'une oeuvre utopique, j'en ai fait ici l'impasse.

Neocobalt, septembre 1999.