L'âge d'or des Comics est pris dans la toile de la seconde guerre mondiale
comme l'est celui de la science-fiction.
La seconde guerre mondiale,
le rouleau compresseur nazi qu'il faut briser quelque soit le prix à payer pour y parvenir.
Encrant les planches des Comics,
le vilain est clairement identifié :
Adolf Hitler, le Reichtag Führer.
Et les super-héros doivent relever le défi,
soutenir l'effort patriotique.
Ils s'appellent Superman, Capitaine America...
Leur mission n'est pas de sauver le monde,
mais de le défendre,
protéger "les nôtres",
plus précisément,
les bons américains, "gardiens du monde libre".
Le nazisme vaincu,
les super-héros sont en quête de nouveaux vilains à combattre,
de nouvelles causes à défendre.
Avec les années 50,
arrive le maccarthysme,
sa chasse aux sorcières,
la traque du "rouge", le nouvel ennemi diabolique ;
diabolisé en réalité.
Mais cet adversaire n'a plus cette petite moustache carrée sous le nez,
ni cette mèche noire affectée sur le front,
stygmatisant la raison d'être des super-héros.
Il est "rouge" comme un diable.
Il s'incarne en monstre aquatique, ou bien encore,
en terreur venue de l'espace extraterrestre.
Sombre métaphore.
Quelques années plus tard, sous la plume scénaristique de Stan Lee et la patte graphique de Jack Kirby, les super-héros et les vilains partagent les mêmes origines science-fictionnelles, la mutation comme l'errance interplanétaire. Les vilains ont basculé dans le côté obscur, tandis que les super-héros sont les gentils défenseurs du bien. Ils ont trouvé leurs alter-égos.
Quand le président des Etats-Unis d'Amérique fait appel aux auteurs de science-fiction
pour déployer le bouclier de "la guerre des étoiles",
bouclier de quelque Capitaine America tout droit sorti de son chapeau de cow-boy,
certaines instances gouvernementales sollicitent Stan Lee pour faire passer un message à caractère éducatif,
contre les méfaits de la drogue.
Particulièrement destiné à la jeunesse,
ce message passe d'autant mieux par les aventures acrobatiques de Spiderman,
l'homme araignée,
l'adolescent piqué par une araignée radioactive.
Aujourd'hui, les super-héros sont toujours là,
survivant aux guerres,
franchissant les générations.
Et comme il n'y a pas un artiste de bande-dessinée que le prolifique travail de Jack Kirby n'ait influencé,
il n'y a pas une génération de lecteurs de
bandes-dessinées
qui n'ait partagé les aventures des super-héros
sans être portée par leur souffle de liberté.
Voilà pourquoi je tenais à rendre hommage aux "pantins comics" ;
leur influence a traversé plus d'un demi-siècle
et aborde le 21ème siècle avec de nouveaux défis à relever,
de nouvelles causes à défendre.