La science-fiction
Une définition
La science-fiction présente des fictions empreintes de science,
des visions représentatives des préoccupations de l'auteur et de son époque,
en une narration inventive et spéculative.
Ce qui distingue la science-fiction des
autres genres, en particulier le fantastique, la fantasy et
l'anticipation :
- La science-fiction
s'intéresse au comment et au pourquoi des faits
décrits, tandis que le fantastique insiste sur le côté
inquiétant des événements tout en s'affranchissant de
la causalité rationnelle. D'une plume caricaturale, je
dirais que la science-fiction et le fantastique se situent de part et
d'autre d'une frontière entre rationnel et irrationnel.
- La science-fiction
ne situe pas nécessairement l'action dans le futur. Elle
s'oppose en cela à l'anticipation. De plus une oeuvre
d'anticipation ne repose pas nécessairement sur le motif
de la science.
- Enfin, la fantasy
substitue la magie à la science, héritant en cela des
beaux attours de la science-fiction. Des auteurs de talent zappent
encore entre les deux genres, avec succès.
Dans la préface des Histoires de Mirages de
La Grande Anthologie de la Science-Fiction
présentées par Gérard Klein, Jacques Goimard et Demètre Ioakimidis,
Gérard Klein nous donne
quelques éléments d'appréciation sur
la teneur fondamentale de la science-fiction,
genre littéraire qui « joue avec la théorie et avec la science » :
- « Dans la plupart des oeuvres de science-fiction,
l'homme s'affirme,
après certaines épreuves structurantes soigneusement choisies puis élaborées,
comme devenant le maître - éventuellement déchu - de l'univers. »
- « Les auteurs ... y postulent que
l'univers a des propriétés en sus de celles qui lui sont couramment reconnues par la science,
et ils en exploitent les conséquences. »
- « ... La science-fiction pose en général
un univers matérialiste et cohérent
tandis que le fantastique fait appel à l'hétérogénéité radicale
d'une nature et d'une surnature.
C'est la perméabilité occasionnelle de la frontière entre nature et surnature qui
fonde le fantastique ... »
Neocobalt, septembre 1999.