Voyage dans le temps

levée du paradoxe ou Théorie des univers gémellaires

Spéculation science-fictionnelle

 

Comment traiter la question du voyage dans le temps sans évoquer son caractère strictement fictif inhérent au paradoxe qu'il impose d'emblée ; paradoxe qui fait tourner la tête à chaque page des novellisations et des métrages qui traitent du sujet ?
Il faudrait pour cela décréter que c'est de la pure science-fiction, une vue de l'esprit nous faisant voyager dans le labyrinthe sans fin d'une dimension mystérieuse, un Temps que seule l'imagination, ou le délire, permet de parcourir à contre-sens.
Car c'est bien de contre-sens dont il s'agit si l'on y pense posément.
Admettons un moment qu'il soit possible de voyager dans le temps... et de revenir dans le passé.

Admettons que "là", "maintenant", je provoque une brèche dans le temps. Que j'aille dans le passé. Admettons. Mais alors je ne "serai" pas dans le passé de l'univers que je quitte. Et pourtant, c'est le postulat (ou l'hypothèse si vous préférez) : je "vais" dans le passé. Au mieux, dans la trame spatio-temporelle d'un univers divergent, et dont la date de divergence se situe dans le passé de l'univers quitté, ou du moins c'est du pareil au même.
Attention toutefois, car une chose n'est pas identique à elle-même ; c'est une question d'épaisseur du temps. Il ne s'agit donc pas du "même" univers, mais bien de deux mondes divergents. Nous avons donc deux univers en jeu :
Le premier, l'univers 1, que je quitte.
Le second, l'univers 2, où je vais.
Ainsi, mon influence sur l'univers 2 ne s'appliquerait pas au premier, l'univers d'origine, l'univers 1. A moins que...

Supposons un instant que le "choc", l'impact de cette intrusion dans l'univers divergent 2 ne remette pas en jeu l'avenir de cet univers, et qu'à la "même" date, je quitte à nouveau l'univers 2, pour justement "réitérer" l'expérience du voyage dans le temps, du Retour vers le futur.
Mais pour aller où ?

Peut-être vers l'univers 1. Car ainsi, mon voyage dans le temps, vers le passé, serait marqué d'un effet dans mon passé, dans l'univers 1, "précédemment" quitté pour aller dans mon passé, vers l'univers 2.
Vous me suivez ?
Non... Bon. Je conclus par la levée du paradoxe du voyage dans le temps et de l'origine de l'Origine de notre univers. C'est à dire, une théorie des univers gémellaires.

Nous pourrions avoir deux univers gémellaires dont la fin de l'un serait le commencement de l'autre, et réciproquement.
Imaginez un sablier dont le sable ne s'écoulerait pas par sa double cavité conique, mais plutôt par sa coque, une membrane, comme un monde inversé à l'image du vaisseau de Rendez-vous avec Rama d' Arthur C. Clarke.
Ce serait un cycle sans fin, tel le ruban de Moebius.
Les deux univers gémellaires s'alimenteraient continuellement, du commencement jusqu'à la fin, et cela pour l'éternité...

Les lignes qui précèdent appartiennent au passé. A présent, devant la fréquentation notable de cette page, je tiens à apporter une précision.
Cet article stylise à l'extrême le concept du voyage dans le temps, évoquant en toile de fond l'idée du tunnel dans le temps. Il exploite les théories des boucles temporelles et des mondes parallèles. A quelles fins ? Souligner la similitude du paradoxe amené par l'idée même de voyager dans le temps, avec celui du commencement et de la fin de toute chose, à travers le destin mystérieux de notre univers.
Ne cherchons pas plus loin, avançons seulement vers l'inconnu, là où nul n'est jamais allé auparavant, en souriant à l'alliance aventureuse de la science et de la philosophie.