Contact est un film de Robert Zemeckis d'après l'oeuvre de Carl Sagan. Histoire de Carl Sagan & Ann Druyan, scénario de James V. Hart & Michael Goldenberg.
Après une enfance bercée par la magie de
la radio astronomie, Ellie
Arroway
, jeune femme douée pour les sciences, bénéficie enfin de moyens
à la hauteur de ses ambitions et de sa passion. Quand sa mission
au SETI est suspendue, après des mois de recherches
infructueuses, elle obtient un financement privé pour continuer
à rester à l'écoute "des petits hommes verts".
Quatre ans plus tard, le gouvernement suspend la location des
installations du
VLA au Nouveau Mexique
ce qui brise les
derniers espoirs d'Ellie de faire la rencontre d'une
intelligence extraterrestre. Alors que tout semble perdu,
"le message" parvient enfin jusqu'à elle. Il contient
les plans d'un "genre de machine" qui intrigue bientôt
voire inquiète. Vite révélé comme étant un moyen de
transport pacifique, il échappe toutefois à Ellie Arroway
qui se voit sans cesse mise à l'écart de la direction de sa
découverte. La justice comme la foi seront-elles au rendez-vous
pour permettre à la jeune "opératrice" de faire le Contact,
en digne représentante de l'humanité ?
Le Petit Larousse (1992) propose deux entrées à ce nom féminin.
La première, en référence au grec parabolê qui signifie comparaison,
définit la parabole comme une comparaison "développée dans un récit conventionnel
dont les éléments sont empruntés à la vie quotidienne
et comportent un enseignement religieux ou moral."
La seconde, vous l'aurez reconnue,
fleurit sur les toits des maisons et les façades des immeubles.
Il s'en trouve aussi de splendides sur le sol du VLA au Nouveau Mexique.
Je m'attarderai sur la première.
Le film Contact est une parabole de la solitude,
du "plus grand que nous-mêmes", du "contact".
A "la poursuite de la vérité",
Ellie Arroway voudrait faire partager son expérience à "tout le monde" :
"une vision de l'univers qui nous dit indéniablement comme on est petit et insignifiant,
et comme on est rare et précieux en même temps...
Une vision qui nous dit que nous appartenons à quelque chose qui est plus grand que nous-mêmes,
et que nous ne sommes pas et qu'aucun de nous n'est seul".
Cette parabole est très actuelle, et reflète l'un des enjeux des années 2000 :
la prise de conscience, ou du moins son renforcement,
vers laquelle nous conduisent les années mécaniques :
"nous appartenons à quelque chose qui est plus grand que nous-mêmes".
Ce concept est argumenté avec clarté dans l'ouvrage de
Joël de Rosnay :
L'homme symbiotique
- Editions du Seuil, mars 1995.
consacrée au film Contact aborde les points forts du récit selon un angle de vue, une approche qui peut dérouter au premier abord. En revisionnant le film, j'ai acquis la conviction que sa portée était essentiellement philosophique. Intrigué par l'évocation répétée du rasoir d'Occam, j'ai entrepris des recherches encyclopédiques (Encyclopédie Universalis) qui ont conforté cette conviction. Le rasoir d'Occam est l'un des piliers emblématiques à mon sens de la philosophie analytique. Si vous le voulez bien, nous suivrons cette piste pour visiter le territoire foisonnant du film Contact et explorer ses zones d'ombre comme de lumière.