"Des nuages noirs et lourds. Le tonnerre laisse éclater sa colère. Un disque blanchâtre, bulle lunaire veillant sur l'obscurité de la nuit."
Il s'agit, vous l'aurez reconnue, de l'intro générique du Prisonnier et du spectre de la bulle gardienne, du rôdeur étouffant...
Tout ou presque et n'importe quoi a été dit et écrit au sujet de la série Le prisonnier, et sans doute avec pertinence. Je ne m'égarerai donc pas en écrits similaires - d'autres le font mieux que moi - à propos d'une quelconque idéologie, d'un plan secret, d'un message codé, caché au sein de cette série exceptionnelle et désormais mythique.
Je vous renvoie à mon article qui traite de cette problématique :
Les oeuvres de fiction : un processus de création...
A l'heure où vous lisez ces lignes, j'ai mieux à faire que leur donner de petites soeurs. Il est en effet probable que je suis cloué sur un siège visionnant sous la contrainte (si si !) l'une des 14 heures de la vidéo du prisonnier, une bulle lunaire blanchâtre gardienne, qui sonde mes réactions, veillant sur moi et ma docile attention, prête à me rappeler à l'ordre, à me ramener dans le droit chemin, si je venais à quitter ne serait-ce qu'un seul instant l'oeil hypnotique de mon téléviseur.
Quoi ?
Vous trouvez que je suis un drôle de numéro ?
Vous voulez savoir pourquoi j'ai écrit cet article ?
Eh bien, je ne vous dirai rien. C'est une question de principe...
Mais au fait...
- Où suis-je ?
- Au village.
- Qu'est ce que vous voulez ?
- Des renseignements.
- Dans quel camp êtes-vous ?
- Vous le saurez en temps utile... Nous voulons des renseignements. Des renseignements. Des renseignements.
- Vous n'en aurez pas !
- De gré ou de force, vous parlerez.
- Qui êtes-vous ?
- Je suis le nouveau Numéro Deux.
- Qui est le Numéro Un ?
- Vous êtes le Numéro Six.
- JE NE SUIS PAS UN NUMERO, JE SUIS UN HOMME LIBRE !