Le déterminisme et le fatalisme par Sacerdos

Bonjour,
Je vous écris car j’avoue ne pas très bien comprendre votre raisonnement (ou bien ne suis-je tout simplement pas d’accord avec celui-ci), concernant la relation entre fatalisme et déterminisme. Il me semble que vous mettez en place un système d’exclusion entre ces deux notions. Quand il y a déterminisme, il n’y aurait pas fatalisme, et inversement (« Le fatalisme revient à nier le déterminisme »). Vous définissez : « Le fatalisme croit que l’avenir est entièrement déterminé quoi qu’il se produise, quoi que nous fassions. Contrairement au déterminisme qui indique juste que tel effet s’ensuivra si on a telle cause. » Il me semble que ces définitions ne s’opposent pas à la conciliation.
En effet, si le fatalisme affirme que ce qui doit être sera, que ce qui est écrit se réalisera, et que c’est inéluctable, pourquoi ne pourrait il pas se baser sur le déterminisme pour se réaliser ? Il me semble que la règle du déterminisme selon laquelle les mêmes causes produisent les mêmes effets, peut être le moyen du fatalisme, son instrument.
L’Oracle, le Livre ou le Prophète, qui révèle l’issue des choses, des événements, parce qu’il connaît les destins, ne pourrait-il pas simplement se baser sur une connaissance de toutes les causes ? Ainsi, tous les destins auraient déjà été définis quand l’univers a été/s’est créé chaque cause étant contenue dans le moment, dans l’étape qui précède. Les destins déterminés ne pourraient-ils pas se réaliser du fait de la règle que chaque cause amène conséquence ?
Pour concilier fatalisme et déterminisme, il suffit de considérer que le « quoi que nous fassions » n’existe pas, ou plutôt qu’il n’y a pas de choix, que ce que nous faisons était aussi déjà déterminé et que les agitations visant à empêcher la prédiction de se réaliser étaient sous-tendues par celle-ci.

Bien à vous

Sacerdos, 21/01/2004


Dans mon article sur le déterminisme, j'opposais effectivement le déterminisme et le fatalisme. Et si le fatalisme s'oppose au libre-arbitre, le déterminisme ouvrant la porte vers le libre-arbitre dans une certaine mesure, il était incorrect de ma part de faire une opposition aussi radicale entre déterminisme et fatalisme. Je crois bien qu'il s'agissait là plus que d'une erreur de communication de ma part. Je vous remercie pour votre message qui rend justice autant au fatalisme qu'au déterminisme.

Bien cordialement,
Neocobalt.