Le déterminisme par zorro2004

A propos du thème sur le déterminisme et sa réciproque, j'aimerais que quelqu'un me démontre qu'il est effectivement possible d'imaginer un effet sans cause.

zorro2004, le 12 octobre 2004.

Neocobalt :

Vous faites peut-être référence à mon article sur le déterminisme et au fatalisme qui « revient, dans une certaine mesure, à nier le déterminisme : avoir l’effet sans avoir la cause. » Dans le doute, je retiendrai la question que vous soulevez : est-il effectivement possible d'imaginer un effet sans cause ?

Le Petit Larousse définit l’effet dans sa première acception comme étant « le résultat d’une action ; ce qui est produit par quelque chose. »
Ce « quelque chose » qui « produit » l’effet n’est autre que la cause.
L’effet et la cause n’iraient pas l’un sans l’autre ?
Aussi qu’est-ce que la cause ?
« Ce par quoi une chose existe ; ce qui produit quelque chose ; origine, principe. » (Le Petit Larousse).
Et ce « quelque chose » que « produit » la cause n’est autre que l’effet.
Nous tournons en rond sur cette question de la définition de la cause & l’effet. Et bien que les deux termes soient définis dans le dictionnaire, nous avons somme toute deux « termes non-définis ».

Nous revenons ainsi au stade de la métaphysique et à notre article sur le déterminisme, auquel vous faites référence, qui cite que « La cause est exprimable sous la forme d’une relation d’antériorité entre la cause et l’effet avec un délai de temps. »
Causalité ? Antériorité ?
Si nous considérons la précédence de Hume - selon laquelle la causalité est invérifiable : ce n’est pas parce que B suit A que A est la cause de B -, nous nous retrouvons clairement face à une idée plus sensible : la précédence & l’antériorité.
L’idée du temps s’impose.
A ce sujet, selon Stephen W. Hawking, la flèche du temps psychologique est la même que celle du temps entropique.
Si nous considérons également la question de Berkeley de la preuve que la réalité matérielle ne peut être objectivement établie - tout ce que nous avons, ce sont des perceptions sensorielles qui paraissent réelles -, toutes les notions abordées ici et dans l’article sur le déterminisme sont une vue de l’esprit, et j’irai jusqu’à dire que chacun a sa propre vision de ces notions comme de la réalité.
Aussi, ces vues de l’esprit reposent-elles sur les inférences neuropsychologiques de notre système nerveux central soumises à la flèche du temps entropique.
La précédence, l’antériorité et la prégnance de la causalité sont donc indissociables de notre pensée et à fortiori de notre imagination.

Mais est-il besoin de le signaler : l’imagination est sans limite ; et peut-être « effectivement » est-il « possible d’imaginer un effet sans cause ».

Bien cordialement,
Neocobalt, le jeudi 14 octobre 2004.