Mondes Parallèles & Mondes Divergents

Spéculation science-fictionnelle

Le thème des mondes parallèles s'est imposé dans la science fiction de cette fin de siècle.
Sur ce sujet, la série Sliders est typique. Elle expose les aventures d'un groupe de héros prisonniers de leurs glissements récurrents dans des mondes parallèles. Et parfois, le ressort du temps est employé à bon escient. L'un des épisodes de la série exploite en effet un décalage chronologique entre deux mondes. En fait, les mondes parallèles et le temps sont étroitement liés, aussi bien en science fiction que dans la science elle-même. Nous ne sommes pas loin dès lors du thème bien connu et plus ancien du voyage dans le temps. Alors, j'essaierai de répondre à une question que nous nous posons tous. Qu'est ce qui fait que l'on passe dans un monde parallèle ? J'userai de ma bonne vieille spéculation science-fictionnelle, comme un bon outil émoussé certes, mais qui me permettra de dégrossir la complexité apparente de la question.

Le clivage qui donne naissance aux mondes divergents n'est autre que le saut. Nous pouvons l'appeler glissement ("Slide"). Mais je mettrai en lumière plus loin, l'intérêt de ce terme, le saut.

En physique, une question fondamentale est : "Quand faire débuter l'histoire de l'Univers ?" [Avril 1999 - Hors-Série Sciences et Avenir] "On parle souvent de création de l'Univers, ce qui tend à accréditer l'idée d'un instant initial où tout aurait commencé. Mais la notion de "temps zéro" n'a aucune signification physique [...] la mécanique quantique montre en effet que le temps ne peut être défini d'une manière infiniment précise. Le temps a toujours une certaine "épaisseur", appelée temps de Planck [...] conduisant à une valeur d'environ 10-43 seconde. Il s'ensuit que lorsqu'on explore à l'envers l'histoire de l'Univers, il arrive un moment où l'échelle de temps considérée est du même ordre de grandeur que l'incertitude sur la mesure du temps."

Cela me conduit au terme du saut. Le saut quantique. Je spéculerais qu'à l' "origine", il y avait le Néant. Par un saut quantique, se serait créée une Décohérence, puis une Réalisation du Virtuel. S'exprime (on notera l'usage du présent) alors un cône de Décohérence, contenant une infinité virtuelle d'états de décohérence. Tous les états possibles, toutes les expressions possibles. Au coeur de chaque "épaisseur" du temps, jaillit un saut quantique pour chaque état, et ainsi de suite. De chaque état, nait un cône de décohérence par saut quantique. Ce cône de décohérence posséde donc une virtualité qui se réalise, autant de mondes divergents, et une infinité peut être. Des structures émergent : des Hadrons (Nucléons...), des Fermions (Quarks, Electrons...), des Bosons (Photons...), des Atomes, des Molécules, des gazs, des étoiles, des planètes et des galaxies... des végétaux, des animaux... des êtres.

De nouvelles questions surviennent alors :

Peut-être ne suis-je que "moi" à un instant donné, l'expression d'une structure décohérée.

En conclusion, nous sommes libres de croire ou non aux mondes divergents, et de nous demander comment, s'ils existent, voyager de l'un à l'autre comme dans la série Sliders. Pour ma part, je crois que cette spéculation extravagante apporte de l'humilité mais aussi quelque espoir... Nous serions bien peu de chose dans tant d'infinité, de mondes à gogos, d'univers divergents à profusion. De l'humilité donc, mais aussi de l'espoir, car toutes les structures possibles et imaginables pourraient ainsi exister - ce qui apporterait quelque lumière sur le fait que j'existe "moi". Il y aurait ainsi de la place pour tout. Et, si nous trébuchons dans ce monde, dans un autre peut être y a t'il un autre "nous" qui fait le bon pas... "un petit pas pour l'homme" qui sait... Aussi, ne pouvons-nous faire ce voyage que par l'imagination, et nous garder de "sauter" hâtivement sur des conclusions. La réalité n'en reste pas moins la réalité.