Rameau de la littérature de l’imaginaire, aux côtés de ceux du Fantastique et de la Fantasy, la
science-fiction
est au creux de la vague et ne doit son salut éditorial qu’à la rentabilité des rééditions des
incontournables de l’âge d’or et à la bouffée d’air frais prodiguée par la vague, la déferlante de la
Fantasy.
En effet, les jeunes lecteurs,
qui sont nés dans un monde où les rêves de la science-fiction s'actualisent si ce n'est déjà fait,
sont à la recherche de nouveaux territoires de l'imaginaire.
« Invitation à l'évasion, par la magie du rêve et du voyage »,
nous disent les Editions Mnémos,
« les territoires de l'imaginaire sont de formidables espaces de liberté offerts à la réflexion
et à la création littéraire. »
Cela dit, s'il est regrettable d’un certain point de vue que l’on mélange les genres,
sur les rayons du moins et par étiquettes interposées,
et que l’on retrouve 75 % de Fantasy sur un
rayon estampillé Science-Fiction, il n’y a pas nécessairement lieu de s’alarmer.
En effet, l’étiquette n’est qu’un emballage et, tout compte fait, je ne crois pas que le lecteur
s’y trompe ou même s’y perde.
Ce qui compte, c’est le contenu, ce qui est dans l’emballage,
le roman de S.-F., de Fantastique ou de Fantasy.
Comme l’écrivent les Editions Ivoire-Clair : « Pour que la culture ne soit pas qu’une
marchandise », c’est le travail des éditeurs, mais également des lecteurs, qui doivent savoir et
faire savoir autour d’eux qu’ils ont là une richesse, un patrimoine.
Pour répondre à la question qui lançait la présente note :
« la science-fiction est-elle morte ? »,
non je ne crois pas. Je crois qu’elle a encore un présent et également un avenir. Les thèmes de
la science-fiction, ses motifs tels que
le voyage dans le temps,
la téléportation,
la vie artificielle,
les mondes parallèles,
l'invisibilité,
côtoient des thèmes plus universels comme l’écologie, la
guerre, la fin du monde, etc.
Le traitement de ces thèmes s’actualise à chaque nouveau texte de science-fiction,
chaque nouveau roman, chaque nouvelle. A chaque fois, il s’agit d’un
renouveau ; c’est pourquoi je demeure optimiste et confiant en l’avenir de la S.-F.
Les rameaux de la littérature de l’imaginaire que sont la Science-Fiction, le Fantastique et la
Fantasy sont devenus interdépendants, force est de le constater ou de l’entendre dire, et il est
compréhensible que le plus « noble » des trois, celui qui a le plus de lettres de noblesse, loue
son étiquette aux deux autres.
C’est ainsi que l’on retrouve indifféremment sur le même rayon et sous la même étiquette,
celle de la Science-Fiction, les trois rameaux de la littérature de l’imaginaire en question.
Et je commence à m’y faire.
L’étiquette n’est qu’un emballage ; ce qui compte, c’est ce qu’il y a à l’intérieur.
Mais devrions-nous pour autant nous faire à l’idée que la culture ne soit un jour qu’une
marchandise ?
Neocobalt, le vendredi 25 juin 2004.